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Germinal, by Emile Zola Marie-Hélène Christensen
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Détails sur le produit
Broché: 528 pages
Editeur : Larousse (27 août 2008)
Collection : Petits Classiques
Langue : Français, Allemand
ISBN-10: 2035840309
ISBN-13: 978-2035840301
Dimensions du produit:
12,5 x 2,5 x 18 cm
Moyenne des commentaires client :
4.2 étoiles sur 5
94 commentaires client
Classement des meilleures ventes d'Amazon:
115.522 en Livres (Voir les 100 premiers en Livres)
Au début, ça ressemble à la chanson de Pierre Bachelet : le nord, les corons, le ciel comme horizon, les hommes mineurs de fond, etc. Puis survient un certain Étienne Lantier (fils de Gervaise, dans « L’assommoir »). D’abord observateur, le jeune homme réveille la conscience sociale de ses collègues mineurs, inspiré lui-même par diverses lectures plus ou moins bien digérées.Sur ce terreau fertile, c’est une baisse de salaire décidée par la compagnie qui déclenche la grève générale, au centre du récit. Grève dure, longue (plus de trois mois), qui se termine dans le sang.« Germinal », c’est d’abord un roman passionnant, bâti autour de deux séquences longues et tragiques : la grève, puis la tentative de sauvetage des mineurs isolés par l’inondation de la mine. Zola passe plus de temps auprès des ouvriers, mais s’intéresse aussi à la classe bourgeoise que constituent l’encadrement de la mine et un couple de rentiers, les Grégoire, en adoration devant leur fille unique. Et puis il y a l’amour de Lantier pour Catherine, la fille des Maheu. Lantier et un dénommé Chaval se disputent la jeune fille. Zola montre d’ailleurs comment la rivalité des deux hommes les entraîne à une surenchère auprès des grévistes.Mais, bien sûr, Germinal fait date en tant que roman social. Les conditions de travail sont terribles (humidité, chaleur, grisou…) pour une tâche très physique, le corps souvent courbé (que ce soit pour extraire le charbon ou pousser les wagons). Une note de bas de page rappelle les 300 jours de travail annuels, les dimanches et jours fériés n’étant pas payés. Avec plus d’empathie que dans d’autres romans, Zola décrit la difficulté à terminer les quinzaines, une misère digne qui pousse les anciens à travailler le plus tard possible, et les enfants à descendre tôt à la mine. Malheur à ceux qui ne peuvent plus assurer leur subsistance.Étienne pose la question qui agitera le monde moderne pendant des décennies : « Est-ce honnête, à chaque crise, de laisser mourir de faim les travailleurs pour sauver les dividendes des actionnaires ? ». Car le message politique de Zola est en partie là , dans cette opposition entre travailleurs et actionnaires. Relativement indulgent envers le directeur Hennebeau, « salarié » comme les autres, ou l’ingénieur Négrel, dont il loue le courage physique et le souci de ses mineurs, Zola ne cache pas son mépris envers le rentier Grégoire, actionnaire des mines. Par ironie, il montre celui-ci se félicitant de vivre de ses rentes et de n’avoir pas investi dans de nouvelles mines, comme son interlocuteur du moment, propriétaire d’une petite exploitation et ruiné par la grève. Mais la scène la plus terrible est le meurtre de Cécile, fille des Grégoire, par le vieux Bonnemort, ancêtre des Maheu devenu invalide et charge pour la famille (symbolique : le prolétariat poussé à bout se retourne contre l’actionnaire qui l’exploite).Sans forcer le trait, Zola n’a pas son pareil pour jouer des contrastes, soulignant le faste du repas des Hennebeau le jour où la grève atteint son paroxysme (la cuisinière craignant que le pâtissier ne puisse livrer les vols-aux-vents) et que les mineurs n’ont plus rien à manger depuis des jours.Zola décrit un monde où le « dialogue social » n’existe pas : la grève s’achève mal, aucune des deux parties n’envisageant une autre issue que sa demande initiale. Il montre les prémices d’événements majeurs, et par la personne du sombre Souvarine, pressent des formes d’actions beaucoup plus radicales (sabotage, attentats, destruction…).Un roman majeur.
Germinal/Emile Zola (1840-1902) L’histoire, récit d’une grève de mineurs sous le Second Empire, commence en mars 1866 dans la région minière du Nord. Etienne Lantier, 21 ans, machineur de métier, a perdu son emploi pour avoir giflé son supérieur. À la recherche de travail, il fait la connaissance de Bonnemort alias Vincent Maheu, 58 ans, père de sept enfants, charretier dans la mine de Montsou. Grâce à Bonnemort, Lantier va descendre dans la mine et rejoindre galibots, herscheurs et haveurs, ainsi que Zacharie le fils ainé de Maheu et Catherine sa sœur âgée de 15 ans. Il va découvrir le bruit obsédant des rivelaines, ces pics à manche court dont usent les haveurs pour attaquer les lits de schiste, l’oppression des profondeurs et le mépris des supérieurs indifférents aux souffrances qu’endurent les hommes qui ne chôment jamais, nuit et jour par équipes tels des insectes humains fouissant la roche à six cents mètres sous les champs de betteraves ; l’idée d’être une bête qu’on aveugle et qu’on écrase finit par révolter Lantier. Après un temps d’hésitation durant lequel il envisage de poursuivre son errance misérable plutôt que de trimer comme une bête de somme, Lantier décide de redescendre dans la mine pour souffrir et se battre en songeant à ce dieu repu et accroupi auquel dix mille affamés donnent leur chair sans le connaître. Fils de Gervaise Macquart (héroïne de l’Assommoir), Étienne Lantier a connu la misère, la promiscuité et les drames de l’alcoolisme paternel. Au fil des mois devenu un herscheur reconnu de ses collègues, il leur fait part de ses idées de constituer un fonds de secours en cas de grève. Il s’habitue peu à peu à ces sinistres corons étendus au pieds des terrils, à ce village « bâti au milieu du vaste plateau bordé de ses routes noires comme d’un liseré de deuil, est qui n’a d’autres gaieté que les bandes régulières de ses tuiles rouges, sans cesse lavées par les averses. » Il découvre la vie quasi animale de cette jeunesse ouvrière, telle Mouquette « qui à dix ans avait déjà fait la culbute dans tous les coins des décombres, non en galopine effarouchée et encore verte comme Lydie, mais en fille déjà grasse, bonne pour des garçons barbus…Tout autour des galants troussaient leurs amoureuses, des baisers et des rires chuchotaient, une odeur chaude de filles montait, dans la fraicheur des herbes écrasées. » Étienne Lantier, socialiste dans l’âme, organisant peu à peu la résistance contre l’oppression des patrons découvre « le ravissement des néophytes, le cœur débordant d’indignations généreuses contre les oppresseurs, se jetant à l’espérance du prochain triomphe des opprimés. » Pour les autres le dimanche, tandis que lui s’adonne à la lecture des auteurs révolutionnaires, c’est toujours le temps de se soûler ou de faire un enfant à sa femme. Un rituel. Malgré tout, Lantier rêve et imagine le mineur qui s’éveille au fond, germant sous terre ainsi qu’une vraie graine pour voir un matin au beau milieu des champs pousser une armée d’hommes rétablissant la justice. Lantier a promis à tous ces hommes de la mine l’ère de la justice et ils sont prêts à souffrir pour la conquête du bonheur universel. Le temps de la grève est venu. « La faim exaltait les têtes et jamais l’horizon fermé n’avait ouvert un au-delà plus large à ces hallucinés de la misère. Ils revoyaient là -bas, quand leurs yeux se troublaient de faiblesse, la cité idéale de leur rêve, mais prochaine à cette heure et comme réelle, avec un peuple de frères, son âge d’or de travail et de repas en commun. » Lantier compte sur la grève pour faire céder les patrons et accorder les cinq centimes d’augmentation par berline réclamés. Les dirigeants compte sur la faim pour réduire les grévistes. L’affrontement semble inévitable. Plus tard « les têtes, vidées par la famine, voyaient rouge, rêvaient d’incendie et de sang au milieu d’une gloire d’apothéose, où montait le bonheur universel. » La violence de la population des corons atteint les sommets de la barbarie avec l’émasculation de l’épicier Maigrat. L’intervention des forces de l’ordre impériales brisera la grève dans le sang. Germinal est le treizième volume de la grande fresque des Rougon-Macquart qui en comporte vingt. Publié en 1884 en feuilletons d’abord puis en 1885 en volume, le roman reçut un accueil mitigé selon le bord politique des lecteurs. Ce n’est qu’au fil des années que le succès se fit jour et par la suite de nombreux films furent adaptés de cette histoire qui est considérée comme le premier grand roman sur le peuple. C’est certainement le message d’espoir délivré par le récit qui le rendit si populaire auprès des mineurs. Récit d’une grève dans le bassin houiller du Nord, c’est le roman de la condition et des luttes ouvrières du siècle dernier ainsi que de l’évocation des problèmes sociaux. C’est un roman qui touche encore notre sensibilité et notre imagination abordant les questions existentielles telles que l’amour, le mal, la justice et le bonheur. C’est aussi un document sur le monde des mineurs dans la seconde moitié du XIXe siècle qui ont souffert de la faim, du froid, de la maladie, en bref de la misère. Germinal, le roman naturaliste par excellence, est considéré comme le chef d’œuvre de Zola, écrivain qui donne volontiers la prééminence aux instincts de l’homme qu’il compare à une bête humaine. Les héros sont impulsifs et leur psychologie assez courte. Zola décrit merveilleusement bien les mouvements de foule, cette foule des corons qui déferle sur le carreau de la mine pour tout casser. Le final échevelé de ce roman relève de l’épopée quand au fond des galeries les hommes luttent pour leur survie, et ce dans un style somptueux. La préparation de cette œuvre puissante a commencé par une enquête sociologique minutieuse sur le terrain et la constitution d’un dossier de milliers de documents. Le résultat est surprenant et il en découle une fresque sociale qui constitue un document historique sur une époque heureusement révolue en France. « Des hommes poussaient, une armée noire, vengeresse, qui germait lentement dans les sillons, grandissant pour les récoltes du siècle futur, et dont la germination allait faire bientôt éclater la terre. » Sublime dernière phrase de ce chef d’œuvre universel.
Ouvrage d'une étonnante actualité par sa critique acide du capitalisme sauvage, son analyse sociale sans concession sur les conditions de travail, la pauvreté, les abus de pouvoir et la lutte des classes...Il est à lire tant sur le plan littéraire mais également pour la multitude d'informations que nous offre l'auteur nous emmenant inéluctablement vers une reflexion de fond sur les thématiques sociétales les plus essentielles.Les ombres de Darwin et Marx planent sur ce chef d'œuvre aux références intemporelles.
Noirs sont les mines de charbon,la campagne environnante ,le village ,les poumons des mineurs envahis des poussières inhalées pendant l'extraction du charbon.Inhumaines et dangereuses sont les conditions de travail et de subsistance des mineurs exploités, depuis leur plus jeune âge, par des compagnies minières sans scrupules .Inconvenantes sont le train de vie des dirigeants des mines et leur commisération pour le monde ouvrier .Insupportables sont les pressions exercées par les compagnies pour rogner les maigres salaires des mineurs afin de conserver les profits en période de crise économique .Très bien restituées sont les analyses sociaux -économiques d'amorce d'organisations syndicales,de gréves dures et meurtrières , de concentration du capital par absorption des compagnies les plus fragiles par les plus solides .Œuvre puissante ,très bien documentée et restituée,émouvante à travers l'évolution d’Étienne dans cet enfer noir .
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